Voici un
extrait du livre Traverser la porte fantôme d'Ilona Ciunaite et
Helena Nezhinsky.
Vous pouvez
le consulter ici
Helena, rien n’a changé sauf… que
j’ai réalisé que je mentirais si je te disais qu’il y a un « je ».
Mais, Helena,
ça ne peut pas être ça, n’est-ce pas ? Ne me dit pas que c’est CELA que je
recherchais !? J’ai une bibliothèque entière de bouquins qui affirment qu’ils
peuvent m’apporter l’illumination (quel mot pourri !) et j’ai médité
sur mon cul pendant 25 ans… Pour ÇA ?! C’est une blague !
Je ne sais même pas
si je dois en rire ou en pleurer. Au mieux, ces bouquins m’ont maintenu
non-illuminé ! Et, au lieu de méditer, j’aurai mieux fait de faire la sieste.
Je me suis involontairement privé de sommeil pendant 25 ans parce que je
voulais m’éveiller. Nom de Dieu ! Je n’ai pas l’air d’un imbécile, là ?
Bien que je
ne saisisse pas pourquoi Jed McKenna a du écrire trois foutus bouquins sur ce
thème, je comprends maintenant pourquoi il écrit « CELA n’est PAS ce que vous
cherchez ». Il a raison, ce n’est PAS ce après quoi je coure depuis 25 ans,
comme un aveugle dans la mauvaise direction !
Rien n’a
changé, cela a toujours été ainsi et j’ai essayé d’y échapper en sautant
partout comme à la marelle. J’ai été terrorisé à mort. Pour quoi ? Pour ça ?
Maintenant je comprends l’histoire de la « porte fantôme ». J’ai cheminé 25 ans
pour atteindre cette foutue porte et maintenant que je fais demi-tour, je
m’aperçois qu’il n’y a jamais eu de porte à atteindre et encore moins à
franchir.
Argh… !
Maintenant, je serais un escroc si je me mettais à faire
des satsangs payants sur ce thème. McKenna a écrit trois foutus bouquins (quatre
si on inclut son carnet de notes) sur le sujet alors que trois mots auraient
suffit : PAS DE JE (quatre mots, en rajoutant BORDEL !).
Je t’ai dit
que je suis allé rendre visite à ma nièce. C’est une
brillante jeune fille de 23 ans. Presqu’immédiatement, j’ai senti
qu’elle s’était embarquée dans le voyage du développement personnel. Elle emprunte
des livres sur le sujet dans les bibliothèques (je suis toutefois content
qu’elle n’ait pas encore constitué sa propre bibliothèque spirituelle comme je
l’ai fait !) et elle recherche activement des enseignements de première main.
En fait, cherchait, car :
Helena, je
n’ai pas pu supporter de la voir s’embarquer sur la même route stupide que celle que j’ai entamée il y a 25 ans. S’emprisonner elle-même
et perdre temps et argent. Tôt ou tard, elle entendrait parler d’illumination et chercherait à l’atteindre tout autant
que moi à l’époque. Dieu seul sait pour combien d’années elle sera alors
coincée.
Donc, les
dernières heures de ma visite je lui ai dit délicatement « ma petite, je vois
que tu es fortement intéressée par le développement personnel. Avant de
t’embarquer là-dedans, fais-moi plaisir et découvre ce qu’est le « moi ». On
peut d’ailleurs s’y mettre tout de suite si tu le souhaites, ça ne sera pas
long ». Et elle fut complètement d’accord.
Nous avons commencé
par établir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas (leçon de la licorne) et
elle a immédiatement saisi de quoi il s’agissait, y compris le fait que
certaines dénominations décrivaient des choses réelles et d’autres des choses
imaginaires. Je lui ai ensuite demandé de localiser le « je » qui semble vivre
toutes ces expériences et au bout de quelques minutes elle m’a dit « je
ne trouve rien ».
Quand
l’implication de sa découverte l’a frappée, elle a eu un petit moment de
panique, essentiellement parce que, dit-elle, « Nom de Dieu, tout a été détruit
» et quelques minutes plus tard « misère, j’ai payé cet escroc (un coach en
développement personnel) 60$ pour une consultation l’autre jour et tout cet argent a tout simplement été
gaspillé ».
Inutile de
dire qu’elle a annulé sa réservation pour la session de développement
personnel qui était prévue et désormais il lui reste à gérer les implications
de sa découverte, tout comme je l’ai fait. Je vais rester en contact avec elle,
bien sûr, pour être certain qu’elle est ok – ce fut vraiment soudain et
décoiffant pour elle– mais je suis content de voir qu’elle ne va pas gaspiller
des années de sa précieuse jeunesse à s’emprisonner pour rien.
Voilà où on
en est, Helena. je ne vais probablement pas écrire de livre, si ce
n’est un seul intitulé « Je n’existe pas », avec un seul mot dedans : RIEN!
On verra où la vie me mènera…
Merci
encore, Helena.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire